Publié le 13 octobre 2008
Peut- il y avoir une corrélation entre l’absentéisme et le fort taux d’abandon dans les écoles et le manque d’équipements, comme les toilettes ? Cela est en tous cas un moyen de tester la motivation des étudiants pour apprendre, particulièrement chez les filles. Les moyens physiques et le profil de l’école sans aucun doute conditionnent la façon d’apprendre de l’étudiant. Au Népal, quelquefois, des toilettes séparées pour les filles et les institutrices aident à gommer la différence de genre. Un rapport du Groupe de Journalistes pour l’Education (EJG), concernant l’éducation des filles, a montré l’évidence flagrante que des tels équipements et d’autres moyens physiques ont un énorme impact sur l’éducation des élèves. Dans un de ses rapports sur l’éducation des filles, il illustre le fait que le manque de toilettes disponibles pour les filles dans les écoles ait aidé à élargir la disparité de genre dans l’éducation. Mais c’est seulement un des facteurs. Quelquefois, la présence d’une institutrice dans une école peut booster l’inscription des filles, les études faites le montrent.
C’est difficile d’imaginer une école sans toilette ni cour de recréation dans un pays développé, mais c’est monnaie courante dans beaucoup des écoles communales au Népal. C’est vrai qu’un nombre certain de donateurs sponsorise des programmes éducatifs, particulièrement le BPEP ( Basic and Primary Educational Programme), apportant quelques améliorations dans l’accès et dans le nombre d’enfants enregistrés, mais ces derniers se retrouvent sans toilette et sqns eau dans les écoles.
Beaucoup d’écoles sont construites depuis longtemps mais l’enseignement y est toujours dispensé, perpétuant des classes surchargées à l’architecture arriérée, avec un système de communication très pauvre et des facilités pour les toilettes inadaptées. Par exemple, prenons le cas d’une classe dans une école publique.
L’école publique ressemble à une étable. Elle présente difficilement quelque espace aéré dans la salle et l’instituteur préfère conduire la classe à l’ombre d’un arbre dans un espace ouvert. Les étudiants dans l’école ont à peine un crayon dans leurs mains. C’est une des 26000 écoles publiques censées compléter le Programme Education pour Tous ( EFA) pour 2015, date limite instaurée lors du Forum Mondial pour l’Education à Dakar, durant lequel 180 pays, dont le Népal, se sont engagés à compléter l’alphabétisation universelle.
Pour reprendre les récents chiffres de la section équipements du Ministre de l’Education, il est choquant de constater que plus de 50% des écoles publiques sont sans toilette pour les élèves. Et dans les collines, il est encore très décevant de constater qu’environ 23% des écoles seulement en sont équipées. Même les écoles construites dans le cadre du BPEP-II n’ont en général pas de toilettes, du moins pas pour les filles.
Il est dit qu’une grosse part des 106 millions consacrés au BEEP II a été utilisé à l’amélioration des équipements dans les écoles primaires, incluant la construction de salles de classe et de nouveaux bâtiments. Mais le fond n’a pas servi à construire des toilettes, particulièrement pour les filles.
Traduit de l’anglais par le coordinateur HUBLO Népal