Publié le 16 décembre 2012
Sur le chemin pour aller vers le site où travaillent les villageois de la vallée sur un projet de création d’un bassin colinaire, Thardos nous signale que, dans cette maison aux murs bleus repeints de frais aura lieu bientôt une grande fête. Un mariage, précise t-il.
Le jour dit, un défilé incessant de voitures familiales et de bus remplis de joyeux drilles en provenance de Leh ou des villages alentour se presse sur la route qui conduit au village de Shara. Les femmes parées de leurs plus beaux bijoux, une écharpe précieuse autour du cou portent l’élégante gonché, robe de drap traditionnelle ladakhie et sont quelquefois accompagnées de leur mari.
Tous les villageois, les enseignants, les nonnes, les moines aussi sont conviées à la fête.
Et chacun se doit d’apporter un gage d’estime pour la mariée qui, timide, a revétu ses plus beaux atours et coiffée du pérak traditionnel (coiffe ornée de rangées de turquoises, de corails, plaques d’argent et d’oreilles en astrakan) ?
Un registre est ouvert où sont inscrit les participants et la somme d’argent que chacun dépose en fonction de ses moyens. La mariée se tient au centre du grand chapiteau dressé pour l’occasion et reçoit les offrandes de beurre, thé, riz, biscuits accompagnées de kataks (écharpes blanches) dont l’empilement prend des proportions impressionnantes.
Cette jeune maman, déjà mariée quelques années auparavant, a deux enfants. Le mariage avait alors été célébré en comité réduit avec la parentèle et les amis proches.
La cérémonie d’aujourd’hui est la consécration de ce mariage célébré en grande pompe avec toute la famille élargie, les amis et toutes les connaissances des deux mariés. Toutefois, l’époux restera discret voire quasiment absent.
Un groupe musical traditionnel rythme l’ambiance festive. Les hommes ainés de la famille, très élégants dans leur gonché ceinturée, la tête altière, esquissent les pas de la première danse.
La cadence des pas est rythmée par les percussions et le maniement délicat de l’écharpe accompagne le changement de direction.
Les invités, pour la plupart des femmes, les rejoignent dans un mouvement giratoire, y prenant incontestablement beaucoup de plaisir.
Pendant ce temps, les quelques 300 personnes assises sur des tapis devant de petites tables sculptées très colorées disposées en longues rangées sous cet immense chapiteau, reçoivent à profusion thé salé, chang (bière locale) taguis (pain), riz sucré, biscuits, etc.. petits encas permettant d’attendre l’ouverture du grand buffet de mets délectables et roboratifs.
La fête continue longtemps. Les gens se parlent, rient, dansent. Un jour mémorable pour tous.