Publié le 16 décembre 2012
Dorjey nous confirme que l’organisation du camp de santé (ophtalmologique à l’origine) s’enrichira de la participation de quatre autres praticiens : en plus de l’ ophtalmologue, un médecin généraliste, une dentiste et son assistante, une gynécologue et le pédiatre rencontré chez Lotus à Srinagar. Le comité local Panchayat Halqa Shara prend en charge bénévolement l’organisation de ce camp de santé.
Les consultations se feront dans les locaux du centre médical allopathique où, tous les matins de la semaine, un "pharmacien-docteur-infirmier" reçoit les villageois qui ont besoin de médicaments modernes bien que la pratique de la médecine traditionnelle exercée par l’amchi soit très efficiente et appréciée.
Les premiers patients se présentent très tôt, juste avant l’arrivée des médecins qui ont pris place dans la grande voiture de Thardos depuis la ville de Leh, à 60 km de distance. Auparavant, chacun des praticiens avait fait part de ses potentiels besoins en matière de médicaments et Dorjey s’est chargé de l’achat de ces produits à la grande pharmacie centrale de Leh.
Les Docteurs Ghulam Mohd, physicien généraliste, Spalchen Gonbo pédiatre, Puntsog Angchuk ophtalmologiste, Kunzes Dolma gynécologue, Stanzin Choeying et son assistante Jigmet prennent possession des locaux et y installent leur matériel d’examen. Le pharmacien a étalé tous les médicaments destinés aux prescriptions des patients dans la cour.
La file des consultants s’allonge et chacun d’eux, après s’être fait inscrire sur un registre et remettre un carnet de santé si nécessaire, est dirigé vers la consultation correspondant à son affection.
Tout le long de la journée, les enfants des quatre écoles en uniforme accompagnés de leurs enseignants arrivent en rangs serrés et attendent avec une patience et un stoïcisme exemplaires que vienne leur tour de consultation. Certains ont besoin de vitamines, d’autres de vermifuge, d’autres encore d’extractions dentaires ou de lunettes.
Le pharmacien répondra à toutes les demandes sur prescription sauf les lunettes qui nécessitent un déplacement sur Leh.
La gynécologue déplore le fait de n’avoir reçu que 3 patientes. Cela est peut être dû à la réserve pudique culturelle des femmes de la vallée mais peut être aussi que cet accueil particulier ne se fasse pas dans un local retiré qui offre la garantie de confidentialité et de discrétion nécessaire. Nous en prenons acte pour un éventuel futur camp de santé.
Au total près de 200 personnes (adultes et enfants) ont été examinées par un ou plusieurs médecins et ont reçu les soins nécessaires.
Pour clôturer cette journée profitable à tous, nous nous réunissons dans le bureau de Thardos (qui est le maire de la vallée) et échangeons cordialement avec les soignants dans une ambiance détendue. Nous nous régalons d’un dal bal succulent préparé par Tashi et ses aides et Christian fait un petit discours pour remercier l’équipe médicale et le comité local au nom d’EPICEA.
Surprise agréable, les médecins qui avaient déjà proposé de participer bénévolement à ce camp de santé refusent également et avec beaucoup d’insistance le modeste défraiement que leur propose Dorjey. Nous en sommes tous très touchés, d’autant que les praticiens proposent de revenir l’année prochaine dans les mêmes conditions afin de répondre solidairement aux besoins des villageois.
La grande voiture de Thardos attend nos 6 amis et chacun y prend place. Un dernier au revoir ému et cordial et le véhicule prend la route en direction de Leh